Les londoniens ont un look. Particulier, pointu, audacieux, qui vaut à la ville une réputation spéciale, ni volée, ni exagérée. La mode à Londres se diffuse comme une trainée de poudre.
A chaque voyage, la même conclusion. Les tendances sont adoptées rapidement, mais surtout, massivement. Dès qu'un nouveau mouvement voit le jour, les modeux se l'approprient tous, tout de suite. Loin d'un consensus mou et d'une diffusion en cascade tranquille.
La radicalité des mouvements peut donner de l'extérieur l'impression qu'ils sont anecdotiques. La presse internationale s'est amusée pendant des mois des looks d'Agyness Deyn, mettant en avant son style TELLEMENT personnel, alors qu'il s'agit de celui de toutes les minettes de Shoreditch, ni plus, ni moins. Il était plus compréhensible pour certains de le faire passer pour un déguisement plutôt que de se rendre compte qu'il s'agissait de la tenue de tous les jours de centaines de londoniennes.
Pour les adeptes du savant mélange de fripes et d'extravagance, Londres a toujours fait figure de précurseur, initiateur de nouveau looks.
Du moins, c'est l'impression que j'avais, jusqu'à la semaine dernière.
Assise dans London Field, le parc qui longe le bobo-branché Broadway Market, je regardais les groupes de jeunes assis autour de moi. Le mélange pas très hétéroclite de ce repère de londonniens faisant un break entre la sortie de la veille et le prochaine after se révela un poste d'observation idéal.
Et là, pas de surprises, pas de nouveautés, pas de nouveaux looks. Les filles portent toujours des slims (donc un étrange legging sur lequel sont dessinées des coutures pour faire croire à un jean ultra-moulant), les tops sont rétros et les accessoires pour cheveux pullulent. Ca rappelait simplement un croisement entre Amy Winehouse & Agyness Denn. Rien de nouveau depuis de nombreux mois.
Toute à ma hate de déclarer que Londres devenait ringard, je me suis tout de même retenue. Face au ralentissement du phénomène des tendances, face au luxe bling-bling qui s'efface devant les marques Hermes-isantes, loin de la fast fashion, loins des hits bags, ces filles habillées comme 1 an auparavant avaient-elles un temps de retard ou un temps d'avance ?
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