21 avril 2009

LE GRAND MONDE

Dans les immanquables culturels de l'année 2009 figurait définitivement l'exposition 'Le Grand Monde d'Andy Warhol', actuellement au Grand Palais. On affronte la queue et on y va, attendant de voir.

Ethel Scull

Consacrée aux portraits mythiques réalisés par l'artiste, des centaines de sérigraphies couvrent les murs. Des œuvres que l'on a vu 1000 fois et là ce sont les authentiques...
Je m'attends à être touchée, impressionnée, comme ça avait pu déjà être le cas en voyant pour la 1ère fois une oeuvre aperçue jusqu'à lors seulement en reproduction. Et étonnamment, l'effet n'est pas stupéfiant.
Je me balade, c'est sympa, mais je suis pas bluffée non plus, je ne comprends pas vraiment pourquoi. Jusqu'à une remarque anodine, tournée sous forme de plaisanterie, de celui qui m'accompagne 'Trop vu dans D&CO'. Et je me rends compte que c'est ça en fait qui me gêne : trop vu, au mauvais sens du terme.
On a tellement vu le principe grossièrement repris, dans des toiles pour décorer les salons de Valérie Damidot, déclinant les enfants, le mari et la femme en impression warhol ou dans des mugs et calendriers... Alors biensûr, c'est différent, mais ça gache tout de même l'effet : on a du mal à être encore saisis, surpris.

Finalement, venue pour les sérigraphies, je me retrouve beaucoup plus touchée par les oeuvres moins connues. Une préférence pour les autoportraits en travesti et les photos diverses ou, lorsque pour Ethel Scull ou Debbie Harry par exemple, on décrypte le procédé : de la photo de base à l'oeuvre finale.

Autoportrait

Mais ce qui demeure réellement incroyable, c'est la liste des personnalités représentées. L'exposition porte bien son nom, on voit ici le grand monde qui entourait de près ou de loin Andy Warhol, et tous ces personnages devenues des icônes encore vivantes dans notre culture populaire. Un peu comme si dans 50 ans, vous regardiez un album photo de vos rencontres de vie et qu'il n'y avait que les mythes qui ont marqué l'histoire de votre époque. Vertigineux.

Keith Haring and Juan Dubose / Jean-Michel Basquiat

Finalement, comme souvent, ce qu'on retiendra de Warhol c'est le mythe plus que l'oeuvre, studio 54, Factory, décadences et célébrités. Et alors ? A l'heure où certains artistes font de leur vie leur oeuvre, il aura encore été précurseur.

Et pour enfoncer le clou sur ce dernier adjectif : "Tous mes portraits doivent avoir le même format pour qu’ils tiennent tous ensemble et finissent par former un seul grand tableau intitulé Portrait de la société. Bonne idée, non ? Peut-être que le Metropolitan Museum voudra l’acquérir un jour ". Bien vu.

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